Santé : Comment contrer la dépression ?
Quand la marche nous soigne
Saviez-vous que marcher régulièrement augmente l’espérance de vie, ralenti le déclin cognitif, diminue les dépressions, même celles déjà installées, et stimule la créativité ? Autant de raisons pour prendre soin de notre santé mentale et physique, et de chausser nos baskets !
Par Estelle GUEÏ
Marcher, un besoin ancestral
Comment notre environnement agit-il sur notre santé mentale et physique ? Et si la marche était la clef de tous nos maux ?
Dans un article précédent nous avions vu les effets positifs du earthing (marcher pieds nus dans la nature). Cette tendance traduit un besoin de se reconnecter à notre moi intérieur et de nouer plus d’interactions avec la nature par le biais de notre voûte plantaire. Donc c’est tout naturellement que nous allons nous intéresser aux bienfaits de la marche sur notre organisme !
Marcher pieds nus dans la nature permet de se connecter à celle-ci et de nous sentir mieux. Cette tendance s’appelle le Earthing
Depuis la nuit des temps la marche est plébiscitée par les philosophes les plus anciens, comme le grec Aristote au VI éme siècle avait l’habitude de converser avec ses élèves en marchant. Deux mille ans plus tard, ce sera le philosophe des lumières Jean-Jacques ROUSSEAU qui aimera s’abîmer dans des contemplations pédestres. L’auteur écrira : « dès que je m’arrête, je ne pense plus ».
Aristote au VI éme siècle, avait l’habitude de converser avec ses élèves en marchant
Plus proche de nos contemporains, Jens KLEINERT, nous préconise d’expérimenter différents rythmes de marches, notamment de se promener seul ou avec un compagnon, et d’être à l’écoute de nos ressentis les plus profonds.
Marché stimule le cerveau, des idées lumineuses peuvent surgir !
Les pays riches touchés par la sédentarité
Véritable épidémie mondiale, l’obésité est en hausse vertigineuse dans les pays développés, où la sédentarité est plus installée. Ce fléau qui touche aujourd’hui plus d’un milliard de personnes, soit une personne sur huit, favorise les dépressions et risques de mortalité. En à peine plus de trente ans, le taux d’obésité à travers le monde a plus que doublé pour les adultes, et quadruplé parmi les enfants et les adolescents selon l’étude publiée par The Lancet en Mars 2024.
Un problème de santé publique puisque le surpoids est la cinquième cause de décès dans le monde et touche particulièrement les femmes (504 millions, soit 57 %). Cependant, l’étude révèle aussi que l’obésité a tendance à progresser plus vite depuis 30 ans chez les hommes… Chez les enfants, l’obésité touche surtout les garçons (94 millions, soit 59 %).
94 millions d’enfants, soit 59 % d’entre eux soufrent d’obésité, dont la majorité sont des garçons
Reconnue comme une maladie depuis 1997 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’obésité concerne 14 % de la population mondiale.
Une proportion qui pourrait s’évaluer à 24 % d’ici à 2035, selon la Fédération Mondiale de l’Obésité. Soit près de deux milliards d’humains.
Est-ce nécessaire de rappeler que les personnes qui ne marchent pas risquent de mourir prématurément, de développer des cancers, fractures osseuses, diabète ou maladies cardiovasculaires ?
Alors que faut-il faire pour garder la ligne, la forme et sa santé mentale ?
Guérir et s’entretenir de façon naturelle
Pour lutter contre ce nouveau mal du siècle, les laboratoires comme Novo Nordisk ou les officines américaines, proposent à la vente des médicaments utilisés initialement contre le diabète en coupe-faim pour perdre du poids. Or, il est seulement nécessaire de marcher 30 minutes par jour pour entretenir sa forme.
Marcher 2h30 par semaine suffit pour garder la ligne, tout en préservant une alimentation équilibrée
Idéalement il est recommandé de marcher 2h30 par semaine pour avoir un bénéfice, puisqu’une marche un peu active (6 km/h) vous permettra de dépenser 5 kilocalories par minute, soit 300 kilocalories sur une heure.
Sans compter que les bénéfices de la marche sont 100 % naturelles et sans effets secondaires, contrairement aux médicaments présentés comme miraculeux, mais désastreux lorsqu’on arrête le traitement. Grâce à la marche, votre silhouette sera affinée (réduction de l’IMC), votre pression sanguine et fréquences cardiaques améliorées.
Une marche un peu active (6 km/h) vous permet de dépenser 5 kilocalories par minute, soit 300 kilocalories sur une heure
Une expérience menée par les psychologues américains MILLER Jeffrey et KRIZA Zlatan, à l’université d’État de l’Iowa, a révélé qu’une promenade d’une heure sur un campus ou tapis de course, suffisait pour contrer une dépression dans 12 % des cas.
La marche est une arme naturelle de choix car le fait de marcher déploie diverses substances dans le cerveau, comme la protéine BDNF (brain derived neurotrophic factor) qui favorise la formation de nouvelles cellules nerveuses et la plasticité neuronale.
On observe également que l’hippocampe, la zone du cerveau dédiée à la mémoire, s’agrandit sous l’effet de la marche. Avec l’âge, le rétrécissement de cette région favorise le déclin cognitif. Ce « petit coup de fouet cognitif » aide notamment à améliorer notre mémoire spatiale.
Pratiquée dans un environnement naturel, marcher régulièrement d’un pas même léger (l’intensité n’est pas nécessaire), nous aiderait à atteindre la plénitude, à ressentir de la joie et de la compassion.
Il est même conseillé lorsque nous sommes en colère ou face à un dilemme, de quitter les lieux de nos tergiversations, en menant nos pas à l’extérieur.
Marcher débloque des situations et nous révèle des solutions créatives grâce aux stimulus intellectuels que nos pas génèrent.
Il est indéniable que la marche favorise le bien-être, les émotions positives pour être mieux dans notre peau ! Alors, qu’attendez-vous ?
C’est parti, chaussez vos baskets !
