Rumba la vie
On ne présente plus Franck DUBOSC et sa galerie de personnages haut en couleurs ! Pour la 8ème édition du Festival Cinéma & Musique de Film, l’acteur a présenté en avant-première sa nouvelle comédie Rumba la vie, qui sort en salle le 24 août. KissCity Paris vous dévoile ses impressions !
Par Estelle GUEÏ
C’est une standing ovation qui a clôturé la projection du film de Franck DUBOSC « Rumba la vie » au Palais des Congrès et des Festivals Jacques Chirac (ancien Atlantia) de La Baule. A contre-courant de ses rôles habituels, on découvre la sensibilité à fleur de peau de l’interprète de Patrick CHIRAC (Camping), dans la peau de Tony, quinquagénaire gravement malade, démoli par la cigarette et les projets avortés, végétant à la compagnie des transports de L’Oise comme chauffeur de bus scolaire. Lorsque son médecin lui décèlera un problème cardiaque, il décidera alors de renouer avec son ex, pour retrouver sa fille, 20 ans plus tard, abandonnée quelques mois après sa naissance. Celle-ci ignore tout de son existence et vit à Paris en donnant des cours de danse. En catimini, Tony tente de l’approcher en s’inscrivant à ses cours de danse. Pour cela il pourra compter sur la complicité de sa voisine censée être adepte de danses congolaises, Marie-Philomène NGA, professeure de français au lycée Saint-Charles à Paris.
Le jeu d’acteurs est servi par un casting où Darroussin excelle dans le rôle du quinquagénaire s’interrogeant sur sa perte de libido et peut-être enclin à aimer au masculin. Le cardiologue énigmatique, interprété avec brio par l’auteur d’Anéantir, Michel HOUELLEBECQ. Ou encore Catherine JACOB en employeur au grand cœur à la tête d’une société de transports.
Avec émotions on redécouvre les ingrédients qui ont fait la recette du succès des films de Franck DUBOSC : la proximité avec les gens de la vie de tous les jours, leurs difficultés, cette France profonde aux valeurs humaines, la truculence des dialogues, l’authenticité des personnages et surtout cet humour Dubosquien où une vanne en apparence vache peut aussi laisser transparaître une profonde tendresse. Il ne faut pas s’offusquer de l’humour de DUBOSC, car derrière ses éclairs de génie humoristique, se cache un perfectionniste et travailleur acharné, laissant aussi sa chance aux jeunes pépites. Dans le film, la fragile héroïne incarnant la fille de DUBOSC crève l’écran.
Louna ESPINOSA est une révélation cinématographique. La jeune fille joue avec justesse et sensibilité, révélant les fragilités liées à l’abandon malgré sa force et autorité apparentes.
A travers cette réalisation, Franck DUBOSC, enlève un pan de son armure parfois tête à claque pour se mettre à nu sans faux semblants. Pour rendre fière sa fille, il s’invente des vies, honteux de son métier et manque d’ambitions. Grâce à sa complice et voisine, il apprend à « laisser parler son cœur car il n’y a que ça de vrai ! »
In fine, on sort de la projection émue par les blessures de cet homme abîmé par la vie, mais qui reprend goût à la vie grâce à la danse et à l’amour de sa fille.
« Rumba la vie » est émaillé de références à Marcel Pagnol (d’ailleurs le Président du Festival de la Baule, Christophe BARRATIER, est le réalisateur du 3ème volet de l’auteur Le temps des secrets). En outre, le thème du film lié à la danse rappelle le film de Stephen DALDRY, Billy Eliott. Sans spolier l’œuvre, il est intéressant d’essayer d’interpréter la scène finale où DUBOSC danse avec sa fille qui rajeunit comme dans le film L’étrange histoire de Benjamin Button.
A la rédaction de KissCity Paris nous avons eu un véritable coup de cœur pour cette comédie musicale aux chansons hispaniques envoûtantes, réalisée par Franck DUBOSC.
Rumba la vie est une ode à la danse, au vivre ensemble et à la vie !
Sortie : 24/08/22 , Durée : 1h43