JO 2024 PARIS
La préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques qui auront lieu à Paris, du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août 2024, s’annonce un défi de taille ! Le conflit Ukrainien stigmatise les athlètes Russes et les enjeux liés à la sécurité de 600 000 personnes, sont au cœur de tous les débats. KissCity Paris vous explique !
Par Estelle GUEÏ
Il va y avoir du sport !
Événement hors norme d’envergure internationale, les JO auront lieu dans 1 an ½ (moins de 500 jours seulement) à Paris.
Notre capitale devra offrir un spectacle grandiose, unique. Difficile de l’imaginer ainsi actuellement, lorsqu’on se balade dans Paris intra-muros. Nous sommes loin du décor romancé de la série « Émily in Paris »
Amoncellements de poubelles, rats s’en donnant à cœur joie dans les rayons des Franprix (si, si c’est vrai et du vécu !)et touristes dégoûtés marmonnant : « C’est ça la France ! » Consternant de se regarder avec les yeux de l’amour dans une déchetterie à ciel ouvert, en savourant une glace en terrasse, lorsqu’au loin on entend les cris des manifestants, fumigènes de CRS, sans compter l’odeur des détritus qui emplit les narines les plus sensibles…
Autant vous dire que personnellement mes déjeuners et dîners ne se font plus en terrasse parisiennes jusqu’au retour à l’ordre et à la propreté dans nos rues ! C’est un scandale honteux, où nous sommes pris en otage depuis presque un mois ! Espérons qu’avant l’échéance des JO, l’équipe de Macron aura trouvé un consensus pour régler le problème des retraites et apaiser les Français.es. Bref. Revenons aux JO et aux défis que cette organisation internationale exige, car pour la première fois, la compétition historique sera organisée hors d’un stade…
L’impact du conflit Ukraine/Russie : les nouveaux pestiférés
Sous toile de fond de la guerre en Ukraine, le Comité International Olympique (CIO) étudie avec sérieux, la question de réintégrer ou pas dans les compétitions internationales les sportifs russes et biélorusses, qui en sont exclus depuis 1 an.
En effet, depuis février 2022, les athlètes détenteurs d’un passeport Russe sont jugés pestiférés. Stigmatisés.
Ces citoyens, sportifs de haut-niveau, doivent-il en être réduits à renier leur nationalité, voir leur religion ? (comme l’Histoire nous l’a déjà prouvé à travers les âges et les conflits). Leur posture interroge, car pour le moment il leur ait impossible de vivre de leur passion hors des frontières Russes à cause de leur identité marquée au fer rouge…
Une éthique basée sur le principe de solidarité internationale suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022. Un an plus tard, après avoir boycotté les restos et les marques russes, les athlètes sont en marge des compétitions internationales. Ces exclus de guerre, pour ne pas dire prisonniers, suscitent cependant la compassion auprès des membres du CIO : « Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport ». D’autres s’insurgent de leur probable présence, comme la Fédération Ukrainienne d’escrime, qui a annoncé qu’elle boycotterait toute compétition dans laquelle des sportifs russes et biélorusses seraient engagés ! Même son de cloche du côté de la Fédération Allemande. Elle refuse d’organiser l’étape de la Coupe du Monde prévue pour le fleuret féminin à Tauberbischofsheim, programmée dans le cadre des qualifications aux JO !
Dans ce marasme politico-sportif-éthique, les fédérations internationales s’emparent de la question en ordre dispersé. Seule l’escrime est le 1er sport olympique, à avoir pris la décision le 10 mars 2023, de les réintégrer à partir d’avril. Les compétiteurs russes pourront participer à cette période de qualification, « sous réserve d’éventuelles recommandations et décisions futures du CIO« .
Au-delà des questions politiques, il est fort dommage que les Russes et Biélorusses ne puissent participer aux Jeux Olympiques « sous la bannière neutre ». Pour le moment la fédération internationale d’athlétisme a bien confirmé leur exclusion.
Le défi de la sécurité : public, privé et étudiants réquisitionnés
Autre interrogation qui laisse rêveur : le défi de la sécurité pour assurer les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Quand on sait que la visite du roi Charles III dans la capitale a été ajournée à la demande du gouvernement…Était-ce par crainte de ne pouvoir assurer la sécurité du souverain britannique dans une ville en ébullition ? Ou à cause de l’horrible spectacle des rats et des poubelles défoncées infestant Paris ?
La préparation de la cérémonie d’ouverture conçue comme une parade sur la Seine, s’avère déjà être un sacré casse-tête !
Imaginez : Dès le 26 juillet 2024, à 20h24 exactement, une centaine de bateaux chargeront des délégations d’athlètes pour descendre la Seine, du Pont d’Austerlitz jusqu’à la Tour Eiffel. 6 km parcourus sous les yeux de près de 600.000 spectateurs. L’arrivée de la délégation est prévue à 23h50. Seulement, à moins d’un an et demi du Jour J, la parade nautique, imaginée par le chef de l’État et la Maire de Paris, Anne HIDALGO, n’est toujours pas définitivement actée en raison de l’interrogation concernant la jauge de spectateurs.
Ainsi, il se pourrait que le chiffre de 600.000 spectateurs soit remis en question, puisque certains suggèrent déjà de réduire la jauge de spectateurs à 500.000 ou à 400.000 pour des raisons de sécurité évidentes. Comment assurer la sécurité de centaines de milliers de visiteurs attendus à Paris, alors que nous ne sommes même pas capables de garantir celle d’une seule personne (référence au roi Charles III) ? A l’heure actuelle, tous les acteurs impliqués, l’État, le Comité d’Organisation (Cojo) et la ville de Paris, en ont pleinement conscience.
Par conséquent, des mesures drastiques et urgentes ont été prises par l’État manu militari. Notamment en allouant une enveloppe de 31 millions d’euros pour faire appel aux services de la sécurité privée. Cette décision a été validée lors de la réunion interministérielle sur les Jeux de Paris 2024, le 27 janvier à Matignon. Véritable dossier prioritaire, 20 000 à 25 000 agents de sécurité privée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques sont activement recherchés. Cette mobilisation ne concerna pas seulement Paris 2024, mais aussi les services de l’État. Seulement, bien que les services publics et privés de sécurité soient mobilisés, cela ne suffira pas à contrôler une foule de100.000 spectateurs payants, sur les quais bas et 500.000 gratuits sur les quais hauts de la Seine. Sans compter la mise en place d’une billetterie gratuite. De nombreux organisateurs s’interrogent : « Comment sécuriser l’accès aux quais hauts en 17 ou en une vingtaine de zones ? » Le défi est d’autant plus complexe que le public ne devra pas se promener sur les ponts, réservés à la logistique, aux éclairages et à la sonorisation, et qu’une partie des compétitions se dérouleront également au Stade de France, en Seine-Saint-Denis et dans le Grand-Paris-Express….
C’est forte de ces constats que la préfecture de Paris et d’Ile-de-France tente de coordonner un plan massif de recrutement même auprès des demandeurs d’emploi et des étudiants en proposant des formations Pôle emploi. En effet, depuis septembre, sur les 10 000 chômeurs issus de la filière sécurité, 3 000 ont retrouvé un emploi et 1 800 suivent une formation pour être d’attaque le jour-J. 4 000 autres demandeurs d’emplois depuis plus de 2 ans et 32 000 personnes exerçant dans les métiers proches de la sécurité ont aussi été contactés.
Malgré ce déploiement financier et humain, le résultat n’est pas suffisant. Aussi un nouveau « vivier » a été contacté : les étudiants. Pour les attirer une enveloppe budgétaire de 6 M€ a été allouée pour la formation des futurs agents de sécurité étudiants. Par exemple, à l’académie de Versailles, 230 000 étudiants ont été informés de la possibilité de suivre un nouveau module de formation de 106 heures, au lieu des 175 heures, avec une partie en distanciel pour obtenir une certification d’agent de surveillance et gardiennage des grands évènements sportifs ou culturels (ASGE).
Ce certificat permet également l’accès à une carte temporaire, pour l’exercice de la profession dès la Coupe du Monde de Rugby France 2023, qui débute le 8 septembre.
6 500 étudiants intéressés ont demandé plus d’informations. Une idée qui semble porter ses fruits, car selon le préfet de Paris et d’Île-de-France, Marc Guillaume, « 2 000 à 3 000 étudiants sont visés pour ces formations de 106 heures ». Celles-ci ont déjà commencé.