Immobilier 2025 : éclaircie ou repli ?
Un marché immobilier frémissant mais attentiste
Après des années d’emballement, puis le ralentissement de la montée des prix des biens, 2025 sera-t-elle l’année du dégel du marché immobilier ? Les professionnels de l’immobilier et le Conseil supérieur du notariat, ont observé sur une période de 10 ans, de 2014 à 2024, une explosion des prix dans toutes les grandes villes de France : +31% à Marseille, +35 % à Nantes, +36 % à Lyon, +41 % à Strasbourg…Qu’en est-il du volume des ventes du marché parisien ? La rubrique économique Kiss Immo, vous dit tout sur ce frémissement constaté.
Par Estelle GUEÏ
Les effets de la stratégie de diversification d’épargne sur le marché immobilier
Le marché de l’immobilier serait-il en ébullition ? Selon les professionnels du secteur « les prix remonteraient un peu » comme l’affirme Charles MARINAKIS, Président de Century 21 France. Même musique de reprise, du côté de chez Orpi. Le Président, Guillaume MARTINAUD, constate : « une hausse de 12 % de compromis signés en 2024 dans l’hexagone, par rapport à 2023 ».
Autre indice immobilier plutôt positif : la consultation des sites des agences immobilières
Cette tendance globale est particulièrement frappante, car la recherche de biens aurait augmenté de 20 % entre 2023 et 2024 en France, et de 70 % pour Paris, toujours selon Century 21.
Une embellie qui pourrait s’expliquer non seulement par la baisse des taux d’intérêt et par l’assouplissement bancaire pour l’octroi des prêts, mais aussi par une maîtrise de l’inflation et par l’épargne des ménages.
En effet, pendant et après la crise du Covid-19, les français(e)s ont davantage épargnés. En moyenne, 18 % de leurs revenus contre 14,5 % avant la crise sanitaire, en diversifiant leur épargne supplémentaire dans des actifs financiers autres que la pierre. Comme les assurances-vie, parts de fonds d’investissements, or, actions et liquidités.
Selon les économistes, l’inquiétude face à l’avenir, le vieillissement démographique de la population et la peur du chômage inciteraient massivement les français à épargner. Autre frein psychologique, la dissolution de l’Assemblée Nationale en juin dernier, n’a pas aidé pour investir dans la pierre.
Cependant, cette stratégie de diversification d’épargne s’est révélée payante, puisqu’elle a permis de compenser la baisse des biens immobiliers. Bien que l’attentisme des propriétaires à l’épargne élevée, entretient la morosité du marché, car les vendeurs ne veulent pas pour autant déprécier leur patrimoine immobilier, ni ajuster les prix de leurs biens à la baisse.
Attendre pour ne pas perdre
Autre effet de l’attentisme, nombre d’entreprises subissent le contrecoup de la dépréciation de leurs actifs immobiliers dans leurs bilans. Lorsqu’elles opèrent dans le secteur bancaire ou assurantiel, les contraintes de fonds propres auxquelles elles sont soumises peuvent peser significativement sur l’activité.
Alors assistons-nous à un début d’éclaircie, à un repli ou à une crise immobilière ?
La question se pose comme le souligne Xavier TIMBEAU, Directeur de l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques : « En tenant compte de l’inflation, les prix réels auront baissé à Paris de 25 % par rapport à 2019, juste avant la pandémie de Covid-19. C’est quand même un petit signe de craquement. »
De plus, n’oublions pas que le prix moyen du mètre carré à Paris avait atteint un pic de 10.600 € en 2020 contre 9.320 € en 2024. Loin de jouer les Cassandre, le Président de Century 21 Charles MARINAKIS s’exclame : « Pour moi, c’est du jamais-vu à Paris, mais les prix étaient devenus beaucoup trop élevés. »
Restons tout de même positifs, car à la grande surprise générale, le dernier trimestre de 2024 a enregistré au sein du réseau Century 21, un regain de croissance de plus de 20 % du nombre de ventes immobilières, par rapport à la même période de 2023…