Dalida sur le Divan
Co-écrite par un psychanalyste, auteur du livre éponyme, Dalida sur le divan est une pièce intimiste aux questions troublantes : Comment une artiste adulée peut vivre avec autant de failles ? Chanter comme si sa vie en dépendait ? Embrasser un destin hors du commun ?
Par Estelle GUEÏ
L’Emmerdeuse de l’Olympia
Surnommée « l’emmerdeuse de l’Olympia », Dalida, 35 ans après sa disparition dans sa maison au 11 bis rue d’Orchampt, suscite toujours autant de passion ! Aimée de toutes les générations. Les plus jeunes, notamment à Montmartre, où l’un de ses tubes phares « Laissez-moi danser » a été érigé comme l’hymne de la liberté pendant les confinements.
Une belle symbolique pour cette sublime métisse née d’un père Égyptien et d’une mère Italienne. Dalida a marqué les esprits en dansant avec ses cheveux. Ses yeux ont fait chavirer des milliers de cœurs et ses ritournelles ont inspiré les plus grands !
La vie de Dalida, on la découvre de façon intime dans ce cabinet de psy, où la chanteuse et actrice aime consulter entre 2 représentations. Elle se confie alors au thérapeute sur les hommes de sa vie, sa relation avec son frère Orlando, la violence de son père, sa peur de vieillir et cette pulsion de mort qui la tenaille en dépit de son succès. Observateur muet, le public assiste pendant 1h15 aux confessions bouleversantes de la superstar.
Instinct de vie, instinct de mort
Celle qui claironnait « Je ne serais pas Dalida si je n’étais pas comme ça » a emporté ses mystères jusque dans la tombe. Au-delà de son caractère fougueux et de sa passion pour les jeunes et beaux garçons, Dalida se sentait toujours au fond d’elle comme «une fille du peuple ». Un lien indéfectible la liait à son public qu’elle personnifiait et sublimait en lui faisant don de sa vie privée : « Pour être une Star il faut donner sa vie…à tout le monde » disait-elle.
Pour Dalida le public était son amant et les chansons ses enfants
Le métier de la scène était pour Dalida un sacerdoce qui lui coutât sa joie de vivre…Alors qu’à la radio ses tubes sont matraqués (Bambino, Paroles paroles, Mourir sur scène, Besame mucho, Je suis malade, Itsi bitsi petit bikini, Salma Ya Salam…) celle qui « ne s’économisait jamais » devient mélancolique. Sa vie semble être en mille morceaux lorsqu’elle perdra successivement 3 compagnons. Tout d’abord son pygmalion et amant, Lucien MORISSE, puis le chanteur Luigi TENCO qui se suicidera pour « un concours de musique raté ». Elle rencontrera ensuite un faux comte escroc, Richard CHANFRAY, qui mettra fin à sa vie avec sa nouvelle compagne, 2 ans après sa rupture avec Dalida.
Bien que la presse l’érige en Madone de la chanson française et en dépit de la reconnaissance internationale, elle avouera « avoir eu envie de partir, de dormir, de mourir».
Depuis le décès de son ami Luigi TENCO, Dalida avait « mis un pied dans l’autre monde » comme elle le confiera à Thierry ARDISSON : « Le suicide n’est pas une idée mais une maladie ». Son rêve de mère devenu impossible et l’accumulation des désillusions amoureuses auront eu raison de sa joie de vivre. Les épreuves de la vie l’auront consumée jusqu’à l’éteindre à petit feu….
Au-delà de l’hommage à l’artiste et de la passion qu’elle suscite, la pièce Dalida sur le Divan, met en lumière la névrose de la destinée (concept Freudien), le sentiment de solitude, le conflit entre Eros et Thanatos (amour et mort).
Sous ce music-hall à plumes, se cachait en fait une femme à l’âme profondément blessée, qui avait « l’impression d’être sur un manège allant de plus en plus vite et qui n’arrivait plus à s’arrêter ». Dalida, de son vrai nom Yolande GIGLIOTTI, choisira de tirer sa révérence à l’âge de 54 ans en laissant un mot : « La vie m’est insupportable, pardonnez-moi. »
Sans tomber dans l’écueil de l’icône gay, l’interprétation de Lionel DAMEI pour incarner le personnage de Dalida est crédible, même si au début on ne s’y attend pas. Le comédien semble être habité par Dalida, dont il réinterprète ses tubes phares sous l’œil du psy, joué par l’auteur du livre, Joseph AGOSTINI, assis à son piano. Le duo et le scénario fonctionnent à merveille avec poésie, émotions et une douce torpeur…comme ces bonbons qui nous transportent ailleurs… Cia, ciao Bambina…
Dalida sur le Divan
De Christophe ROUSSEL
Au Verbe Fou
Théâtre d’Avignon
Tous les jours à 13h30 jusqu’au 30 juillet
Durée : 1h15
Tarif : 20 euros
Olivier
Super article. On est déjà imprégné de l ambiance du spectacle
ESTLkisscity
MERCI Cher KissCiteur, n’hésitez pas à partager l’article autour de vous pour continuer à perpétuer la mémoire de Dalida et à faire connaître le magazine KissCity Paris 😉 Bon week-end !
Gerard
J’adore Dalida. Qui était une femme sublime. Il faudrait mettre plus de photos de dalida et enlever celle de la fille qui n’est pas très jolie avec un pif énorme
ESTLkisscity
Cher Gérard, merci pour votre contribution, on sent que vous êtes un fan de la première heure de Dalida 😉 Personnellement j’aime beaucoup cette photo ! Belle semaine