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Top Gun : Maverick

Intergénérationnel, magistral, saisissant. 36 ans après, Top Gun : Maverick séduit toutes les générations et affole les compteurs. Comment expliquer ce succès trois décennies plus tard ?

Par Estelle GUEÏ

 

Sur un air de Revival Nineties

17.09.86 – 25.05.22. Ceci n’est pas l’inscription d’une pierre tombale rappelant l’âge de la mort du Christ. Bien au contraire, il s’agit d’un revival ! « La renaissance d’un art, d’une mode, d’un état d’esprit » selon la définition du dico.  Réaliser la suite de Top Gun, 3 décennies plus tard, était un véritable challenge. Le film signé Joseph KOSINSKI surfe sur la vague de ces années impudiques, arrogantes et frimeuses des nineties, revenant sous le feu des projecteurs.

Les héros de la série Stranger Things, joue la carte 90’s

Il suffit d’observer autour de nous pour observer cet incroyable phénomène de « recyclage » , touchant toutes les générations et secteurs d’activités. Dans la fashion sphère, la période sophistiquée des nineties rimait avec extravagance à outrance, dans un joyeux mix de casual et de coolitude conceptualisé et coloré. D’ailleurs les fashionistas ont remarqué le retour du style preppy ou tailleur oversize sur les catwalks. Les cinéphiles n’ont pu rester indifférents à cette vague revival. Souvenez-vous en mai dernier, au Festival de Cannes, le film de Spielberg « E.T-téléphone-maison » projeté sur un écran géant en plein air, le retour des dinosaures de Jurassic Park ou encore le succès de la série Netflix inspirée de l’esthétisme des nineties, Stranger Thing. Bref, le revival des nineties fait encore recette ! Pourquoi cet engouement pour les nineties auprès de la Gen Z et des Millenials qui pourtant n’ont pas forcément connu ces années impudiques, arrogantes et frimeuses ? Où les supermodels se nommaient Naomi Campbell, Kate Moss, Claudia Schiffer et Linda Evangelista ? Un pan de réponses se trouve incontestablement dans le second opus de Top Gun : Maverick.

 

 

Le film de Steven Spielberg sorti le 1er décembre 1982 rassemble les générations

 

Une superproduction de haut vol

Ce blockbuster est LA surprise de cette saison. Top Gun : Maverick a rencontré un succès fou auprès de toutes les générations confondues, qui n’ont pourtant pas connu le premier volet de ce film mythique sorti sur les écrans en 1986 (personnellement j’étais encore en couche-culotte ^^) Par conséquent, les mères et les pères Boomers, qui ont emmené leurs progénitures découvrir une partie de leur jeunesse, ont été agréablement surpris de leurs réactions.

 

Le premier opus de Top Gun en 1986

 

Un engouement qui s’explique par la valorisation de l’image de l’homme dans le film. Loin des clivages et clichés générationnels, Tom Cruise, diablement sexy et séduisant en dépit de ses 60 ans, fait la jonction entre la nouvelle garde de pilotes d’élites qu’il doit former et le monde d’avant par encore sous l’influence de l’I.A. Sans tomber dans l’écueil du trip nostalgique « c’était mieux avant » Top Gun : Maverick, réconcilie le feu de la jeunesse et la sagesse des anciens, pour reprendre le propos d’Hugo.

Le film séduit aussi, car dans un monde de plus en plus incertain, soumis aux intelligences artificielles, à la dictature de la machine sur l’homme, à l’individualisme, aux montées des extrêmes, il est intéressant de constater que oui les personnes plus âgées ont toujours beaucoup de choses à nous apprendre, à nous transmettre, et oui l’homme a encore le pouvoir sur les nouvelles technologies !

 

 

Bref, Top Gun : Maverick replace l’humain au cœur de l’Histoire et redonne à l’Homme le pouvoir sur les machines.

Tom Cruise campe magistralement cette ex-légende de la Navy, pilote aux nombreuses victoires, que sa hiérarchie veut gentiment pousser vers la porte de sortie. Loin de se démonter (l’humain peut parfois se montrer cruel) le héros, le Captain Pete « Maverick » Mitchell, pilote de la Navy, reprend du service et fonce sans trop réfléchir. Car à trop réfléchir on ne fait plus rien. Ce film nous insuffle à travers ses dialogues et son énergie, une sorte d’impulsion psychologique.

 

Cela faisait 30 ans pour Tom Cruise qu’il n’avait plus foulé du pied le Festival de Cannes. Il assure la promo de la suite de Top Gun : Maverick

 

Le ton est donné : entre des séries de pompes en guise de punitions, les élèves doivent « montrer ce qu’ils ont sous le capot ». Top Gun se positionne comme un film symptomatique d’une époque où les questions de croyances limitantes et de dépassement de soi sont corsetées dans une société, où la doxa empêchent l’individu d’exprimer ses ressentis, sa personnalité et ses envies. Maverick nous rappelle les valeurs de la vie et du vivre-ensemble, en apprenant à ses équipes à « repousser leurs limites » et « à découvrir de quels bois ils se chauffent ». 

Ainsi les hommes y apparaissent décomplexés, testostéronés et à la virilité assumée. Les femmes ne sont pas en reste : elles campent des postures à la fois sexy, indépendantes, intelligentes et rebelles. Un cocktail explosif et rafraîchissant, qui rassure et rassemble toutes les générations.

 

Un escadron d’avions de chasse 

Véritable ode au romantisme, à la séduction, aux codes de l’honneur et aux valeurs de l’amitié, Top Gun : Maverick est un film fédérateur, incroyablement positif et optimiste, porté par des acteurs charismatiques, talentueux, aux personnalités bien marquées. Tout comme le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils du défunt ami de Maverick, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Val Kilmer est bluffant en Iceman. Le charismatique Glen Powell crève aussi l’écran. Et difficile de passer à côté de l’intrépide Monica Barbaro et la force tranquille de Jennifer Connelly.

 

L’acteur Glen Powell crève aussi l’écran

 

Des émotions palpables, transcendées à l’écran, par un choix musical de haute voltige. Le titre de Lady Gaga « Hold my hand » pourrait presque rivaliser avec celui de Berlin, « Take my breathe away » sur lequel nous embrassions nos crush lors des booms, quelques années après la sortie du premier opus de Top Gun !

Alors à quoi ressemble Tom Cruise 36 ans après le 1er opus ? A un sacré beau gosse qui pourrait mettre au tapis certains Millennials !

 

 

C’est stupéfiant de voir comment cet acteur, qui à ses débuts se faisait recaler de certains casting à cause de sa taille jugée « trop petite » (1m70) se bonifie avec le temps ! La silhouette fuselée, l’œil perçant azuré, le nez busqué, son grain de beauté reconnaissable entre mille, les cheveux bruns disciplinés dégageant un cou et des oreilles bien dessinées…Bref, Tom Cruise a arrêté de vieillir et continue de nous faire soupirer. Les mauvaises langues diront que c’est l’effet des filtres, maquillage ou autres effets spéciaux cinéma, que nenni ! Au Festival de Cannes, escorté de la patrouille de France, nous avons eu la chance de l’approcher et de le photographier à maintes reprises, sous l’objectif de Gilles KYRIACOS. Hé les filles, on peut vous dire, que « Tom Cruise, oui c’est du lourd ! » Il nous a bien montré son sex-appeal sans artifice

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos escadrons ailés. Top Gun : Maverick s’inscrit dans la lignée des fims phares d’une décennie à l’apogée du 7ème art Hollywoodien : Dirty Dancing, Ghost, SOS Fantôme, Jurassic Park, Sister Act, Philadelphia, Forest Gump, Chucky, La Poupée de Sang, Le Silence des Agneaux, l’Histoire Sans Fin, Thelma et Louise …

 

Tom Cruise, Jennifer Connelly et Glen Powell au Festival de Cannes

 

 

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