Oppenheimer
Dans les coulisses de la bombe nucléaire
Le biopic réalisé par Christopher Nolan s’inspire d’une histoire vraie. En 1945 Julius Robert Oppenheimer est nommé directeur pour mener à bien « Le Projet Manhattan ». Sa mission ? Créer la première bombe atomique en pleine 2ème guerre mondiale. Comment devient-on « le père de la bombe atomique » ?
Par Steven KALIMOUTTOU
Une construction Nolanesque
Un casting incroyable pour un film bouleversant ! C’est l’un des points forts de Christopher NOLAN. On retrouve au casting Cillian MURPHY qui incarne le physicien Robert Oppenheimer, ainsi que Robert DOWNEY Jr. dans le rôle de Lewis Strauss. Matt DAMON incarne Leslie Groves le chef de projet pour développer la première arme nucléaire.
Tout le long du film, on retrouve les gimmicks si chers à Christopher Nolan. Le réalisateur aux 11 Oscars et aux 36 nominations joue avec un temps loin d’être linéaire ! Nolan aime se jouer des temporalités. On peut également souligner l’esthétique des scènestournées en noir et blanc lorsque le spectateur partage le point de vue de Lewis Strauss, alors que les images en couleur traduisent les pensées d’Oppenheimer.
Afin de guider le spectateur dans l’univers Nolanesque, des textes explicatifs présentent les différentes temporalités comme dans le film Dunkerque sorti en 2017.
Un biopic classique au casting de stars !
À travers cette histoire, Cillian MURPHY joue parfaitement le rôle du physicien Oppenheimer. L’iconisation du personnage se ressent dans les deux premières heures du film. Cillian MURPHY est assez impressionnant : il porte tout le poids du film sur ses épaules en représentant le personnage d’Oppenheimer !
Tourné seulement en 57 jours, le film a nécessité un travail considérable. On suit le scientifique dans toutes les phases pré-création de la bombe atomique. Comme le recrutement des différents scientifiques pour monter l’équipe qui bossera sur « Le Projet Manhattan ». Rien n’est laissé au hasard entre les différentes mises en scènes et le montage qui rend l’œuvre de Nolan dynamique !
Robert Downey Jr. n’est pas en reste, puisqu’il incarne parfaitement son rôle. Loin des blockbusters estampillés Marvel ou Iron Man. Il transcende l’écran lors de la dernière heure du film, où l’histoire sera concentré sur son personnage de Lewis Strauss et sur celui d’Oppenheimer.
Un film contrasté
Soulignons les choix musicaux bien amenés pour structurer les diverses pensées et angoisses du personnage. La musique renforce l’immersion dans la mise en œuvre du « Projet Manhattan ». En dépit de la durée du film (3 h), la dernière heure se démarque par son intensité et suspens savamment dosé.
En effet, les deux premières heures de film racontent la construction et l’acheminement du « Projet Manhattan » tandis que la dernière heure est focalisée sur le procès d’Oppenheimer. Le film est donc découpé en deux parties qui n’ont rien avoir entre elles.
Au niveau des effets spéciaux, il n’y a pas grand-chose. On retrouve seulement l’explosion d’une bombe qui a été réalisée sans CGI ( effets spéciaux numériques).
Si vous êtes passionné.e d’Histoire, notamment par la Seconde Guerre Mondiale, Oppenheimer vous fascinera. Sinon vous risquez de vous ennuyer ou de ne pas saisir les subtilités historiques que comporte le film de Nolan. Le sujet n’étant pas populaire auprès des plus jeunes, le spectateur peut ressortir de la salle en étant assez confus…
En outre, les scènes s’enchaînent très rapidement et les dialogues sont longs, ce qui peut perdre le spectateur dans la narration du film. Trop d’informations sont divulguées simultanément.
Cependant, le film est intéressant à découvrir. On comprend ainsi mieux le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, les difficultés rencontrées par les Américains pour faire à leurs adversaires, les puissances de l’Axe (l’Allemagne, le Japon et l’Italie)
Pour rappel, la bombe nucléaire et le « Plan Manhattan » ont provoqué un véritable massacre à Nagasaki et à Hiroshima, en août 1945, causant la mort de plus de 200 000 victimes…