Le Grand Prix de Monaco
Avec le circuit de Monaco, les spectateurs ne sont jamais à l’abri de rebondissements. Après des qualifications chaotiques, la pluie s’est invitée ce dimanche 29 mai en principauté causant l’accident spectaculaire de Mick Schumacher et obligeant un arrêt prématuré de la course.
Louise CARN
Luxe, vitesse & volupté
C’est sans doute le grand prix le plus emblématique de la Formule 1. Remporter une victoire à Monaco est le rêve de tous les pilotes depuis 1950. Le Grand Prix de Monaco est l’un des trois circuits qui composent la « Triple couronne » aux côtés des 500 miles d’Indianapolis et des 24 Heures du Mans. Circuit le plus étroit de la saison, Monaco ne laisse aucune place à l’erreur. Cela a d’ailleurs déjà coûté la vie au pilote italien Lorenzo Bandini en 1967.
Pour l’ancien pilote Nigel Mansell, la qualité d’un bon pilote se révèle à Monaco : «Courir à Monaco, c’est comme piloter un hélicoptère dans son salon »
La difficulté des dépassements contraint les pilotes et les écuries à concentrer leurs efforts sur les stratégies d’équipes et les arrêts aux stands. En bref, Monaco est le grand prix mythique que tout le monde veut gagner et plus particulièrement Charles Leclerc, le petit protégé de la principauté. Deuxième du championnat du monde et en tête sur la ligne de départ, Leclerc avait toutes ses chances de remporter son grand prix local. Enfant, il empruntait déjà le tracé du circuit pour se rendre à l’école et regardait la course depuis le balcon d’un ami.
Le Grand Prix de Monaco n’est pas seulement le plus emblématique pour son tracé mais c’est aussi le plus fastueux et le plus glamour. A seulement 60 km de là, le Festival de Cannes est l’équivalent cinématographique de l’événement. La pluie météorologique qui s’est abattue sur le circuit s’est transformée en pluie de célébrités. Anciens pilotes, mannequins, acteurs, sportifs… Tous se sont réunis afin de voir les monoplaces rouler entre les rues étroites de la ville à plus de 200 km/h. Les caméras se sont alors orientées vers Zinedine Zidane, Simone Asshley, Jacob Elordi, Patrick Dempsey, ou encore Naomi Campbell.
Charles Leclerc ne voit toujours pas le bout du tunnel à Monaco
En parallèle, la malédiction Leclerc semble s’éterniser. Après une nouvelle désillusion, c’est un Charles Leclerc désabusé qui finit la course au pied du podium : « Dégoûté. On avait tout pour gagner et on a tout foutu à la poubelle ». Pour cause, depuis son arrivée en F1 quatre ans plus tôt, le grand prix à domicile ne sourit toujours pas au petit roi de Monaco. L’année dernière, malgré une pole position, il n’a pas pu prendre le départ de la course suite à un problème mécanique lié à un crash lors des qualifications. Début mai 2022, Leclerc a également endommagé l’ancienne Ferrari de Niki Lauda dans les rues de Monaco. Dimanche, c’est une erreur stratégique de son équipe qui lui arrache une nouvelle chance de victoire. De quoi alimenter les théories d’une fatalité qui interdit à Leclerc de voir sa première victoire à domicile.
Si vous en doutiez encore, Monaco n’est pas français. Esteban Ocon, arrivé 12ème, trouve sa pénalité injustifiée après un accrochage impliquant Lewis Hamilton. « Ça ruine le week-end. On aurait pu rester à la maison » a pesté le pilote d’Alpine. Hamilton, son adversaire du jour, s’agace à propos du manque d’espace du circuit et de la possibilité de dépassement : « C’est comme ça à Monaco, c’est le train ». En effet, les quatre premières monoplaces se sont suivies à moins de deux secondes près dans les derniers tours, semblables à des wagons aimantés. Gasly malgré de beaux dépassements ne parvient pas à se hisser dans la zone des points : « On a réussi à dépasser, c’était assez chaud et pas simple mais au moins ça a rendu la course un peu plus fun ».
Des justifications qui donnent raison aux détracteurs de Monaco, soucieux de faire disparaitre le Grand Prix légendaire du calendrier 2023.